lundi 24 mars 2003

Entretien avec Ariel Sharon



Ca y'est il est arrivé. L'entretien tant attendu d'Elisabeth Schemla avec Ariel Sharon, sur le site Proche-Orient.info.

Les paroles les plus saines que j'ai entendues sur le conflit en Irak, ainsi que sur Le Conflit.



Puisque ce blog est en francais, je vous reserve les mots doux de mon premier ministre pour mon president Jacques Chirac, a savourer lentement:

E. Schemla: Quand vous entendez le président de la République française, Jacques Chirac, affirmer que la guerre des Américains sera de ce point de vue terrible car elle conduira à une prolifération de « petits Ben Laden », comment réagissez-vous ?

A. Sharon: Comme si Ben Laden et les autres avaient attendu l'Irak pour agir ! De quoi parle-t-on ? Il y a de plus en plus de « petits Ben Laden », bien sûr, et sans aucune connexion avec ce qui se passe en Irak ! Quant à Chirac, il a à mes yeux commis une erreur majeure en adoptant l'attitude qu'il a prise. Il l'a fait d'ailleurs pour de très nombreuses raisons, mais ce qui m'importe, c'est son choix décisif face à la menace islamiste. Il se trompe, comme tant de leaders se sont trompés dans les années 30, même si les situations ne sont bien sûr pas comparables. La position de la France, leader de l'ONU aujourd'hui, ça me rappelle des choses. On a déjà vu tout ça….Grâce à de telles attitudes, Saddam est devenu le héros planétaire…..




Bon ca c'etait pour le petit plaisir.



Pour repondre aux pamphlets antisemites qui pretendent qu'Israel et les juifs americains controlent l'administration Bush et la poussent a la guerre, il repond tranquillement:

"Comment imaginer que l'unique super-puissance mondiale agirait en fonction des intérêts d'un minuscule pays quels que soient ses talents, en ferait dépendre ses choix politiques et stratégiques ? Quant à l'Irak, nous ne sommes jamais intervenus auprès des Américains, nous ne sommes intervenus ni pour leur demander d'avancer ou de retarder leur intervention. Tout ceci est absurde, manque trop de sérieux pour mériter de s'y appesantir."



Il explique aussi sa vision de l'Irak d'apres-guerre. Il explique la menace qu'il presente pour Israel, ainsi que pour le reste du monde a travers son soutien au terrorisme islamiste. Il rappelle le danger inherent a l'axe Iran-Syrie-Lybie. Il fait part de ses doutes sur les perspectives de democratie au Moyen-Orient, expliquant que c'est un processus tres long. La necessite d'un plan economique de soutien aux pays du Moyen-Orient, avant que l'islamisme prenne le dessus avec ses reponses radicales. Il reste inebranlable face a la haine qui se dechaine a travers le monde contre lui, et a travers lui contre Israel.

Il rappelle que sa parole vaut de l'or. Qu'il y aura des concessions, et d'autres points sur lesquels aucun compromis ne sera possible, a savoir la securite d'Israel, le retour des refugies palestiniens et la division de Jerusalem. Dans le meme temps il promet, des que le calme est revenu, d'aboutir a une solution de paix avec les Palestiniens. Il leur rappelle qu'il est celui qui leur apportera une partie de ce qu'ils demandent, sans preciser a quoi cette partie correspond. Il fait confiance a Abou Mazen, a condition qu'Arafat disparaisse du tableau.

Il rappelle aux Europeens que chaque soutien de leur part a Arafat est une action contre la paix, il les exhorte a adopter une position plus equilibree avec Israel, s'il veulent avoir un role a jouer dans cette paix future. En attendant, les feuilles de route le laissent narquois.



Ah et aussi il file un petit tuyau aux Arabes, sympa quand meme:

E. Schemla: Depuis deux ans et demis, n'avez-vous été surpris par la résisatnce palestinienne ? N'avez-vous pas appris, vous Ariel Sharon, que le nationalisme palestinien est aussi irréductible que le nationalisme juif ?



A. Sharon: J'ai occupé tous les postes de responsabilité dans l'armée israélienne, j'ai fait toutes les guerres. Je n'ai jamais sous-estimé la capacité des Arabes à combattre pour leur cause. Jusqu'à la mort. Pour moi, c'est leur force. Mais ils ont une faiblesse, toujours : si, en face, vous changez les règles du jeu qu'ils ont imposées et dans lequel ils sont excellents, ils ne savent pas s'adapter. Ils poursuivent obstinément leur stratégie initiale, et échouent. C'est ce qui s'est passé avec les chefs Palestiniens. Ils ont décidé l'Intifada. Ils m'ont obligé à faire des choses très dures pour protéger mes propres citoyens. Ils font ainsi, eux, une chose terrible à l'égard des leurs. Et s'ils veulent tout, c'est-à-dire Israël de façon plus moins déguisée, c'est non. Pourtant, je suis celui qui leur donnera en partie ce qu'ils attendent.




Si vous voulez savoir ce que c'est qu'un leader, allez-y, c'est la.







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