Introduction tres prudente: "Il se peut qu'un mega-attentat ait eu lieu au moment vous lisez ces lignes". Repetition du champ lexical tout au long de l'article : "We must be cautious".
Rassure-toi, Ari, jusqu'ici tout va bien, comme dirait l'autre. Mais il se peut qu'un attentat ait eu lieu au moment ou vous, rares lecteurs de ce blog, lisez ces lignes...
Toutefois, rien de nouveau sous le soleil de Canaan, cela fait bientot 56 ans, voire plus, qu'Israel vit sous la menace d'un attentat. Avec ou sans Yassine, avec ou sans Rantissi, avec Rabin ou avec Sharon, en somme quel que soit le contexte politique ou geopolitique d'Israel. Parce que les voisins d'Israel n'ont jamais evolue depuis 56 ans.
Donc attentat ou pas, et que D-ieu nous en preserve, la victoire israelienne est "totale" :
- militaire: les chefs des organisations terroristes n'echappent plus aux operations ciblees, et le nombre d'erreurs collaterales est de plus en plus sous controle.
- securitaire, a savoir: le Mur. Ce mur hideusement gris qu'Israel a erige entre lui-meme et ses illusions, cette cloture qui integre de maniere electrifiee une adversite qui ne disparaitra jamais. Comme le sionisme a integre le mal antisemite, le mur-cloture integre le mal terroriste, et en accepte la realite inebranlable. Resultat immediat: les attentats en provenance de la cloture de Gaza sont rarissimes depuis trois ans, tout comme les attentats en provenance de la Cisjordanie depuis le debut de l'annee. Et cela malgre un ressentiment arabe qui a atteint tous les records de fanatisme.
Le mur, ca marche. C'est laid, c'est triste, mais ca marche. - diplomatique: le monde libre, c'est a dire les USA, soutient la politique d'Ariel Sharon au dela de tous les espoirs.
- economique: l'indice de la bourse de Tel-Aviv a atteint hier son maximum de tous les temps. Un bemol tout de meme: le nombre de chomeur n'a jamais ete aussi haut. Realite symbolique d'un capitalisme decadent ? Le fait est que la situation est semblable a nos voisins europeens si condescendants, avec la croissance en plus.
- symbolique, une victoire des israeliens sur eux-memes, sur les fantasmes messianiques d'apres la Guerre des Six-Jours, avec l'integration de plus en plus concrete dans la conscience collective que nous devons nous debarrasser de certains territoires. Non pas tous les territoires conquis en 1967 comme le preconise la fameuse "opinion intenationale", comme pour annuler la victoire militaire israelienne d'il y a 37 ans. Mais l'acceptation definitive que les frontieres definitives d'Israel n'iront pas de la mer au Jourdain, et n'inclueront pas Gaza. A l'heure ou les politiciens du Likoud acceptent le "plan Sharon" les uns apres les autres, ont voir de plus en plus clairement se profiler cette paix d'Israel avec soi-meme.
Une double victoire symbolique, donc: la Palestine n'atteindra pas frontieres de 1967, et Israel devra renoncer a certains territoires conquis en 1967. - populaire: les grands heros de cette guerre de 3 ans sont les israeliens eux-memes, qui sont restes debout face a la cruaute terroriste, face a leurs divisions, face au desespoir, face a la remise en question de leur existence qui sevit depuis la mort cinematographique de Mohammed A-Dura.
Haaretz, par le clavier d'Ari Shavit, felicite Sharon dans les termes les plus explicites. Pour moi, elle est la la victoire d'Israel.