Prendre les gens pour des cons, à juste titre.

Un avion egyptien rempli de touristes français s'écrase au large des côtes du Sinaï. Les autorités egyptiennes et françaises clâment comme un seul homme que non, ce n'est pas un attentat terroriste, mais un malencontreux accident. Le contexte des alertes aux attentats un peu partout dans le monde : coïncidence. La visite de Nicolas Sarkozy au Caire pour obtenir l'approbation, ou plutôt l'attentisme, des Frères Musulmans egyptiens quant à la future loi contre le foulard intégriste : une coïncidence aussi.



A vrai dire je n'ai aucun élément fiable pour affirmer qu'il s'agit d'un attentat. Le truc c'est que les autorités concernées ne nous ont pas montré non plus le moindre élément qui confirme la thèse de l'accident. Et pourtant ils affirment avec certitude.

On comprendra aisément les raisons de ce mensonge de principe :

1- Ne pas paniquer la population

2- Ne pas réveiller des haines et la chasse aux sorcières qui s'en suivrait

3- Bercer dans la tête des veaux francais l'idée selon laquelle la politique bêtement pro-arabe de la France est payante, dans le sens ou elle évite les attentats sur son sol. Nous pensons tous au même mot vieux de maintenant 60 ans.



Et je comprends ces raisons de politique intérieure et extérieure.

Ce que je comprends moins, c'est l'absence de polémique dans les journaux français, qu'ils soient de gauche ou de droite.

Il y a plus de deux ans, le même phénomène se produisait avec l'explosion de la bombe chimique de l'usine de Toulouse. C'etait au mois de septembre 2001 : coïncidence mon amour.



Il me reste toujours cette impression nauséabonde qu'en matière de politique étrangère, il y a en France en lieu de débat une sorte de consensus du silence. Ca commence au gouvernement, et ca rayonne, via ses agences de presses monopolisées, jusque dans les colonnes éditoriales complaisantes, dont on retrouve les traces sur les banderoles des manifestations populaires de soutien au Consensus. Un peuple aussi uni que le peuple français pourrait laisser admiratif... Moi j'admire çà de loin.