Quand les premieres guitares sont arrivees, il etait clair que nous n'etions pas au bon endroit. Notre Bedouin Arabi etait toujours aussi sympa, mais il avait du se transformer pour l'occasion en homme-a-tout faire d'un hotel de centre-ville. Ce n'etait pas le Sinai que nous cherchions, pas de zoula a l'horizon. Ou alors tres loin, la ou il faut une voiture pour y arriver. La femme Chico et Ilan, un couple d'amis, sont revenus d'un tour en moto avec des histoires a la limite de la legende sur une plage de reve a mi-chemin entre Ras-Al-Satan et Bir-Swer. On trouve un taxi et on y va. Effectivement c'est desert. Le Bedouin gerant n'est pas un Bedouin mais un Egyptien du Caire. On sent la difference de chaleur, d'hospitalite. Mais ce n'est qu'une question de patience. Nos amis sont partis tout de suite pour Sainte-Sactherine, dans les montagnes. Nous sommes seuls sur une plage de sable blanc, avec des coquillages a la place des cailloux, la mer aussi turquoise. C'est en fait une lagune, le truc ou on a pied jusqu'a 100 metres de la plage. Moyen kif pour plonger. Mais le paradis est la. Journees autour d'un hamac, nuits sur un matelas a l'exterieur a compter les etoiles. Coup de boost a l'amour. Rien d'autre a raconter, puisqu'il n'y a rien a faire dans le Sinai, ce qui constitue tout le plaisir de la chose. Le Sinai ne nous a pas encore decu. Il nous reste quelques annees encore avant que les metastases du cancer hotelier finissent de terrasser les cellules de huttes et de tentes a Bedouins. Et alors nous iront ailleurs, comme des sauterelles. Le Paradis est ephemere, par definition. Soit on en reve, soit on s'en souvient. Parfois on le voit, a condition d'ouvrir les yeux.
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