mardi 26 août 2003

Yasser le bien-aime

Mahmoud Abbas va-t-il démissionner, comme les rumeurs l'affirment chaque jour ? Officiellement, la réponse est non. Mais les derniers événements ont démontré que le véritable patron restait Yasser Arafat. Le seul problème est que ni les Israéliens ni les Américains ne le considèrent en tant que tel. Dans ces conditions, on voit mal comment les efforts diplomatiques vont permettre de relancer le processus de paix.



C'est le dernier paragraphe de l'article signe Michel Bole-Richard, apparemment nouveau correspondant du journal Le Monde au Proche-Orient, visiblement choisi pour sa soumission a la sainte chaine Quai d'Orsay - AFP - Le Monde.



Il y a decidement toujours quelquechose qui pue dans les articles de ce journal, qui malheureusement epouse sinon faconne l'opinion de l'intelligentsia francaise.



Le vrai probleme de la France, et de l'Europe, c'est leur attachement a Yasser Arafat, qui n'a d'egal que leur allergie a Ariel Sharon.

Tout ce cirque tripolaire s'est veritablement devoile il y a 20 ans, a Beyrouth en 1982, quand les vedettes francaises ont sauve le cul de Yasser le plus grand terroriste de l'epoque, et l'ont escorte jusqu'a Tunis pour le tirer justement des mains d'Ariel Sharon. Quasiment au meme moment, un massacre avait lieu a Sabra et Chatila, et ce fut au tour de l'AFP, l'appareil de presse internationale du Quai d'Orsay, de prendre la releve mediatique de cette nouvelle guerre officieuse pour transformer un reglement de compte christianno-musulman en un requisitoire contre Ariel Sharon, et a travers lui l'entite sioniste Israel. Le proces de la commision d'enquete Kahanna, qui somme toute jugeait une affaire militaire de desobeissance entre haut-grades, vint a point pour noircir a jamais l'image d'Ariel Sharon aux yeux du (M)monde. Et Yasser de devenir le symbole enfin reconnu du peuple palestinien, avec une intronisation en bonne et due forme quand Mitterand l'invitera a l'Elysee en 1985.



Ariel Sharon le vieux Sabra, le plus sioniste des israeliens, certainement un des chefs d'etats les plus intelligents et les plus pragmatiques de l'histoire du jeune etat hebreu. Il a tout d'un leader: efficacite, fermete, et surtout la capacite quand il le faut d'aller a contre courant de l'opinion mondiale, de l'opinion israelienne, et meme de l'opinion de son propre parti le Likoud. Oui j'aime bien ce type.



Yasser Arafat l'Egyptien, le moins palestinien des arabes, et certainement le leader le plus bete et le plus malhonnete du paysage politique palestinien s'il en est. Maitre d'un double langage qui au bout de deux ans d'intifada a su litteralement degouter tous les mediateurs israeliens et americains qui ont eu le desagrement de l'approcher.



Mais en attendant que Yasser creve, ses tentacules continuent d'etreindre tout embryon d'appareil politique palestinien, rendant inutile voire impossible la moindre mediation avec les partenaires israeliens. Les palestiniens aiment a accuser Israel de detruire leur appareil politique, a cause d'un aeroport par-ci et une Mouqataa par la, mais ils ne comprennent pas que c'est l'appareil politique de Yasser Arafat qui est vise. Ou on ne leur laisse pas comprendre.



Et l'Europe l'admire, le véritable patron , soit disant a l'appui des derniers evenements. Les deniers evenements c'est quoi ? C'est la reprise des attentats des islamistes tandis que les mains de Abu Mazen et de Mohammed Dahlan ont ete liees par ce meme veritable patron pour empecher la moindre lutte contre les factions terroristes palestiniennes.



Yasser Arafat a ete declare irrelevant, obsolete, par Israel, et par les USA. Yasser Arafat, par sa force dictaturiale sur les forces de securite palestiniennes, veut rendre Abu Mazen irrelevant a son tour, esperant annuler le charme. Mais c'est tout simplement la paix qui reste "irrelevant" en la presence de Yasser Arafat.



L'extreme gauche aime a se moquer des arguments du gouvernement en disant que tous les deboires d'Israel sont "a cause d'Arafat". Mais il n'empeche, que je suis extremenet curieux de savoir a quoi ressemblerait le paysage politique du Proche-Orient sans la personne d'Arafat. Tout porte a croire qu'un vent d'air frais circulerait dans les rues de Ramallah et de Tel-Aviv, et le fait est qu'on n'a jamais essaye.



Mais pour des raisons strategiques obscures, l'Europe, et la France, et l'AFP, et le Monde, veillent, comme le trahit l'article plus haut, pour que Yasser Arafat continue de salir le tableau de notre region. Avec sans doute un amour monstrueusement decuple depuis qu'ils n'ont plus Saddam Hussein.

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