De la générosité des occupés

Prenons la fiche géopolitique suivante:

Les fermes de Chebaa sont devenues l'objet d'attaques contre les forces israéliennes depuis que l'Etat juif a retiré ses troupes du Sud-Liban en mai 2000. Le Liban les revendique, mais les cartographes de l'ONU considèrent qu'elles font partie du territoire syrien qu'Israël occupe depuis la guerre israélo-arabe de 1967. Les Nations unies estiment donc que les fermes de Chebaa relèvent d'un futur accord de paix entre Israël et la Syrie, et ce bien que la Syrie elle-même soutienne qu'il s'agit d'une zone libanaise restée sous occupation.

Ca vient du journal du Hezbollah en France, j'ai nommé Le Monde.
Bon j'exagère hein.
Apres tout, ils ne font que reprendre le nom libanais du lieu, les fermes de shebaa (pour dire je t'aime), au lieu du nom israélien "Har Dov" ("Le Mont de l'Ours"). Ah et aussi ils disent que c'est revendiqué par le Liban, alors qu'il n'y a que les nains du Hezbollah pour racketter. Genre "le Hezbollah c'est le Liban", au risque de faire frémir certains vrais libanais de dégoût. Et puis ils laissent le bénéfice du doute à savoir si le territoire est syrien ou libanais ou israelien. Ce qui revient au même puisque le Hezbollah bosse pour la Syrie (mais attend elle s'etait pas retirée des affaires du Liban ? Ch'comprends plus rien au cèdre moi...).
Bref, les conneries habituelles de la presse francaise, quoi.

Mais en fait ce qui m'intéresse dans la citation plus haut, c'est cette phrase:

Les Nations unies estiment donc que les fermes de Chebaa relèvent d'un futur accord de paix entre Israël et la Syrie, et ce bien que la Syrie elle-même soutienne qu'il s'agit d'une zone libanaise restée sous occupation.

Ca vous rappelle rien cette situation ?

C'est à qui la Judée-Samarie ? Aux Palestiniens ! crient-ils depuis la Place de la Bastille. C'est la Palestine occupée ! La quoi ? Moi j'appelle ça la Jordanie occupée, si on s'en réfère strictement à 1967. Ouiiii mais la Jordanie elle a officiellement abandonné son droit à cette terre, au profit des Palestiniens. Sauf que ce qui est écrit après la virgule, on s'en fout. Ces territoires ils sont à personne, maintenant. Ils sont dis-pu-tés. Officiellement occupés, mais occupés à personne. En d'autres termes, dire qu'ils sont à nous est aussi légitime que de dire qu'ils sont aux Palosses. 'Sont disputés, quoi.

Ben c'est pareil pour Har Dov. Effectivement, d'avis d'ONU, ça a été pris à la Syrie en 1967. Mais la Syrie n'en veut plus. Elle préfère en faire un sujet de dispute pour le front libanais, qu'elle ne veut voir s'apaiser sous aucun pretexte, et pour ça elle compte sur ses petites poupées infernales du Hezbollah. Dommage, parce que ca fait que cette montagne (strategique au demeurant, pour son point de vue sur les Rebeus) ne revient à personne. Donc on va dire qu'elle revient a celui qui la contrôle actuellement. C'est nous.

Au fait, meme situation pour Gaza aussi. Avec l'Egypte cette fois, dans le rôle de l'occupé généreux. Sauf que là, à l'exception de quelques illuminés en orange, on a decidé d'être bonne poire.

Accroc

Chaque semaine, je suis à fond à la recherche de quelqu'un d'innocent. C'est mon petit moment de France à moi. La France la vraie; celle du doublage des séries américaine, comme au bon vieux temps. Lumière sait qu'elle doit pas me déranger quand je suis occupé à enqueter avec le FBI.

Les acteurs sont excellents, émouvants, poignants.
Surtout le gros (je suis sur qu'il est juif d'ailleurs).
Et la bonne aussi. Trop sexy quand elle tient son flingue à pleines mains.
La black un peu plus agaçante quand même, dans son rôle de grande soeur conseillère d'orientation. Mais son coté crispant ajoute sa touche à la tension ambiante.
Les deux beaux gosses ils sont bien, rien à dire. Ils ont la classe. Et puis ils trouvent toujours des super tuyaux.

Bref je kiffe.
Merci au cable.
Et merci France2. Ca change de vos JT merdiques.

Coincidence my ass

Le même jour, mon embryon de famille se retrouve à signer deux contrats de location. Dans deux rôles différents: celui du propriétaire (enfin, intermédiaire, mais passons les details), et celui du locataire. Des deux cotés le même dilemme: fixer le loyer d'une année à l'autre, ou laisser la possibilité de le renegocier une fois l'an. Pour le meilleur ou pour le pire. Un pari, en somme.

Le même jour, je vomis sur des Juifs et des Arabes.
Les premiers envoient leurs gosses boutonneux se planter au milieu des autoroutes, ou y jeter des clous et de l'huile, tous habillés de ma couleur préférée en plus, tout ça pour dire aux Juifs de ne pas expulser des Juifs ni de laisser la terre aux Arabes qui de toutes façons continueront à attaquer bla bla bla.
Les seconds ont effectivement attaqué aujourd'hui, au Nord, comme ça pour rien, ou pour lq sainteté du Coran peut-être. Ils ont tué un soldat. Depuis le territoire duquel Israel s'est retiré il y a maintenant pile 5 ans.
On se retire, pour la paix, mais ces gens-la ne veulent pas, pendant que ces autres nous font des promesses de guerre, qu'ils tiennent. Ou quand les cons et les assassins se mettent synchros pour se donner raison l'un à l'autre.

Le premier qui me parle de coincidence, je l'évacue à coup de bulldozer.
La théorie de la blague cosmique me paraît plus valide.

Epilogue: c'est marrant l'effet miroir, parfois.

Enchères et surenchères

Hier les Oranges ont refait le coup du bloquage des routes.
40000 voitures qui se rangent sur le bas-côté de toutes les autoroutes. Chaque véhicule étant surchargé de rubans oranges accrochés aux rétroviseurs, aux antennes, aux roues, au volant, aux poignees, etc. 40000 voitures, ca fait 100000 personnes dans tout le pays. Ca voudrait dire 1 million en France. C'est beaucoup.

But de l'opération: inviter les gens à s'arreter et à "réflechir" au bien-fondé du retrait de Gaza et des premiers villages du Nord de la Samarie.

J'y étais pas. J'étais devant ma station de travail à Herzliya Pituach, avec mes collègues gauchistes hailletèques, en train d'écrire le fichier XML censé générer mon code C++ de communication inter-processus via soquettes UNIX et mémoire partagée. C'est un peu comme militer pour le Gush Katif, ou bien comme jouer au paint-ball, mais en fait pas du tout.

J'arrive pas a les capter, ces mecs qui s'opposent au retrait de Gaza.

Il faut savoir que 97% des manifestants ne sont pas des habitants du Gush Katif. Ils sont juste solidaires. Un simple calcul suffit à le prouver: 7000 israéliens au total dans la bande de Gaza, probabilité de bien moins de 50% pour qu'ils soient à la manif tous ages compris, soit moins de 3000 pour sûr, donc moins de 3% des manifestants
Et puis les gens du Gush Katif sont trop occupés a regarder les plans de leur nouvelle maison a Nizzanim, entre Gaza et Ashkelon, et à parlementer avec leur banquier pour choisir le bon investissement des trois-cent mille dollars americains reçus gracieusement de l'Etat d'Israël.
Les manifestants, eux, sont pour la plupart présents pour des raisons idéologiques. Ah non j'exagère, il y a beaucoup d'habitants de Judée et de Samarie dans les rangs oranges, donc ceux-là participent par simple intérêt, parce qu'ils craignent qu'après le Gush Katif ce soit leur tour.

Donc non, j'arrive pas à les comprendre: ni ceux qui préfèrent la galère de Gaza aux 300.000$, ni ceux qui croient que c'est bientôt leur tour en Judée-Samarie, ni ceux qui veulent juste faire chier leur monde.

Je le répète: ce retrait de Gaza, c'est l'affaire du siècle. Un territoire minuscule, pour 1,5 millions de Palestiniens en moins a gérer par l'administration d'occupation, et aussi la fin du mélange obcène sur un même territoire rectangulaire de deux citoyennetés, israélienne et palestinienne, aux droits différents. Ca nous ramène à une proportion de moins de 3 millions d'Arabes et plus de 5 millions de Juifs, au lieu de presque moitié-moitié. C'en devient presque gérable. Presque au point de rendre moins obcène le meme mélange bi-national qui a lieu en Judée-Samarie.

Mais en fait pourquoi j'écris tout ca, moi ?
Parce que ma Lumière à moi, elle était sur l'autoroute pendant les manifs. Et en voyant les Oranges, elle s'est mise a pleurer.
D'admiration.
Pour ces gens qui "continuent encore à notre époque à se battre pour leurs idées". A faire fi du rationnel pour s'accrocher aux symboles. A "s'enthousiasmer" de manière aussi positive pour une cause: le droit des Juifs à vivre là où ils veulent. Et contre le droit des Arabes a récupérer gratuitement une terre depuis laquelle leurs terroristes attaquent Israel.

A partir de là, plusieurs déductions:

1. J'aime encore plus ma femme.
   
2. La grossesse a des effets inattendus sur le psychisme.
   
3. Les Oranges ont réussi leur manif, puisqu'ils ont réussi a faire pleurer la plus belle femme d'Israël.
   
4. "Ils ne renonceront pas facilement", comme elle dit. Ce qui est très bien: qu'ils rennoncent difficilement, mais qu'ils renoncent. Ca fera avancer l'Histoire, tout en durcissant la carapace des villages de Judée-Samarie (auxquels je suis plus attaché), que l'on osera plus évacuer pour éviter de reproduire le bordel de Gaza.
   

Faire monter les enchères, quoi.

C'est un peu comme ce que j'ai fait quand j'ai acheté notre nouveau four-gazinière aux enchères sur internet. 2000 shekels au lieu de 3000. Faire monter le prix, tout en restant bien en dessous du prix que ca aurait couté par la voie normale du marché. Ah et aussi, ma technique à moi pour gagner les enchères: être le premier à franchir la barrière psychologique.

Je m'explique: la plupart des gens n'ont pas le temps de rester devant leur brozeur pendant des heures pour monter les enchères. Alors ils activent un agent automatique, en lui disant de ne pas dépasser un certain prix. Et ce certain prix est souvent un chiffre rond. Comme 2000 au lieu de 3000 par exemple. Résultat, l'algorithme des agents automatiques réunis crée une asymptote avec 2000 pour limite jamais atteinte. Donc il suffit juste de monter les enchères de 1997 a 2000 shekels d'un seul coup, et le tour est joué. Apres la frénésie des minutes précédentes, il n'y a soudain plus aucun mouvenent d'enchère pendant les 11h48 qui nous séparent de la fin. Et bingo pour "Michaël, de Kfar Saba".

Oui, oui. Je suis très inteligent.

Pareil pour les colons de Gaza: manifester, protester, bloquer, faire monter les enchères.
Et puis, un accident.
Barrière psychologique franchie.
"Un Juif n'expulse pas un autre Juif", certes, mais maintenant un Juif a tué un autre Juif.
Alors on arrête tout.
Feu vert populaire à... à quoi en fait ?
En fait tout dépend de qui sera la première victime: si c'est un soldat affecté au retrait, c'est feu vert au retrait. Sinon, si c'est un civil israélien du Gush Katif par exemple qui se fait tuer par une balle perdue de Tsahal, alors ça pourrait signer la fin du retrait.
La question est de savoir qui sera prêt à payer le prix pour avoir le contraire de ce qu'il veut.
Ou bien qui sera prêt à simuler de la sorte...
Bref, une projection absurde, pour un debat absurde.


:

Savoir bien se preparer

Pour vous entrainer au demantelement des colonies, c'est ici:

http://www.brand.co.il/unik/westbank/

Ca s'appelle Wild West Bank, et c'est du flash.

Pour jouer, clicker sur la 3eme pancarte en partant du haut.

La caravane ("avant-poste illegal") devient maison, la maison devient village, qui est gardee par les soldats.

1 click pour evacuer une caravane
2 clicks pour evacuer une maison
Pour evacuer un village, il faut deplacer chaque soldat au dela de la ligne verte, et un seul click suffit a evacuer le village.

On ne sait pas trop a quoi servent les Arabes qui se balladent autour. Negligeables, sans doute.

Fait par des israeliens gauchistes de toute evidence du monde de la high tech, dans le cadre de la promotion de la manif nationale qui aura lieu le 17 juin...

Udpate 17 juin:

J'ai depassé les 100000 points.
Impressionnant a quel point ce jeu est représentatif de la situation politique.
Quand on le drague et droppe hors de la West Bank, le soldat crie un petit "Yech!", ce qui veut dire quelquechose entre "Ouaiiiiis !" (Yes) et "Ca y'est !" (Yesh). Le ton de la voix est assez tordant de rire.
Autre détail poilant, les noms donnés aux colonies qui viennent de naître. Gamliel, Hamshish, Elkana, Hananit Bi ("un furoncle sur moi"), Giv'at Al ("super-colline").
Quand le jeu s'accelère, et si une colonie s'est créée, avec les soldats pour la garder, il est tres difficile de se déconcentrer des autres caravanes naissantes pour ramener les soldats. On ne sait pas vraiment quelles sont les priorités: ramener les soldats à la maison, ou bien démanteler les colonies.
Le jeu est sans fin, meme si on arrive a évacuer toutes les colonies. En revanche, si 5 colonies voient le jour, c'est gamovaire.
Un choix stratégique à moi: laisser 4 colonies se former, et se concentrer uniquement sur la caravane naissante de la cinquième. Profiter du temps que ca laisse pour ramener les soldats un par un des autres colonies. Et surtout, une fois tous les soldats ramenés, ne pas démanteler la colonie tout de suite. La laisser vivre comme ca, sans garde. Elle ne fait de mal a personne et ne demande pas de click particulier. Si on en a marre, un seul click pour la démanteler, mais attention çà veut dire qu'il faudra courir apres les caravanes naissantes. Une question de choix...

Quelques new features que je proposerais:

- Quand la colonie n'est plus gardée, mettre en scène un terroriste arabe qui essairait de s'infiltrer avec une bombe ou un flingue. Avec un signe distinctif sur un des Arabes inutiles qui tournent autour des colonies, pour dire que celui là c'est un terroriste et qu'il faut le neutraliser. En cas d'attentat dans une colonie, çà double le nombre de soldats...

- A la fin d'un cycle caravane-maison-colonie, un quatrième stade pourrait etre rajouté qui serait la construction d'une barrière qui encadrerait la colonie. Tout plein de clicks serait nécessaires pour détruire la barrière, ou du moins la déplacer plus près de la ligne verte. Mais bon, on ne sait pas trop a quoi cela ressemble dans la vie réelle, alors j'imagine que ce sera pour la version 3.2.

Bon ben j'ai du travail, moi.


:

Pour Hussein Hanoun al-Saadi

Et rien que pour lui.
Parce qu'il a une bonne tête (là, en bas a gauche).

Et puis il avait pas demandé à ce qu'on lui colle cette Florence que personne ne connais, tous les jours et dans tous les journaux d'un pays avec lequel il n'a rien à voir. Il mérite mieux que ca.

Je suis anti-israélien, 2, 2

En ce moment je suis dans une phase anti-israélienne. Peut-être parce que ça manque de conflit en ce moment.

Je veux fermer un compte en dollars qui me coûte 3,20$ par mois, et pour ca il faut que je vois avec l'agence.
Mais l'agence te redirige vers le service TeleBank, qui te dit que pour fermer un compte il faut passer par l'agence. Mais l'agence te redirige vers le service TeleBank, qui te dit que pour fermer un compte il faut passer par l'agence. Mais l'agence te redirige vers le service TeleBank, qui te dit que merde.
Et puis j'ai reussi à avoir le numero direct d'une banquière de l'agence. Mais cette dernière me dit qu'elle a pas le temps elle est avec un client.
J'ai pas le temps d'aller a l'agence. Et la dernière fois que j'y étais ça a pris 2 heures parce qu'elle était au téléphone avec un client.

J'ai à faire à la Hutzpah israélienne environ trois fois par jour. Surtout dans le service clientèle. Dans ces moments-la je deviens anti-israélien.

Il y a un gros problème dans la langue hébraïque.
Pour dire "respect", on dit "kavod".
Pour dire "honneur", on dit "kavod" aussi.
Donc un seul mot pour "respect", et "honneur".
Ca veut dire que si tu demandes le respect a un israélien, il te demandera méchamment si tu es son grand-père. Sans la nuance entre respect et honneur, il n'y a pas de respect. Ou comment une langue peut conditionner les rapports humains dans tout un pays.

Par contre, hier on a fait 2-2 contre l'Irlande, sur une remontée à la Liverpool après avoir été menés 2-0 dès la 11ème minute de jeu. La deuxième mi-temps, avec toutes les occasions irlandaises ratées et ces ballons frôlant a trois reprise la ligne du but hébreu, c'était de l'ordre du miracle. Alors qu'il lui reste deux matches, 1 contre la Suisse et 1 contre les Iles Feroe, Israel a toutes ses chances pour le Mondial 2006. Au vu de ma joie non-contenue et de mes sauts entre le téléviseur, le canapé et le plafond, je dois pas être aussi anti-israélien que ça.